"Moi quand je vois les larmes leur tomber la
moi j'voudrais leur dire qu'elles sont belles
et qui faut pas qu'elles pleurent pour un idiot
puis qui faut qu'elles arrêtent dêtre connes
et de tomber toujours amoureuses
de celui qu'il faut pas" - Saez
C'est qui ce type au fond ? Un presque-inconnu. Un égocentrique, un rugbyman. Le genre de gars qui aime qu'on court apès lui, le genre qui t'embrasse après son match de rugby et qui te met un bois dans la même semaine. Le genre qui te lance des regards insistants sans venir te dire bonjour, ou t'adresser un seul mot. Un crétin. Un mec banal, sans interêt. Avec des muscles et une moto, comme un parfait kéké boy. Avec des réflexions philosophiques à la con. Avec son sale sourire plein de dents. Avec sa cicatrice ridicule sur le front. Avec ses baisers de fille. Avec son sale regard inexpressif et fixe.Et puis, il s'appelle Pierre. C'est nul comme nom. C'est un peu un nom de caillou. Un caillou moche en plus de ça. Et sans interêt. Aucun.
...je crois bien que je suis foutue.
Il y'a un an, on s'appelait "Chou" et "Chéri". Il y'a un an, j'avais des 5 à 7 avec toi près de la mairie. Il y'a un an, j'ai appelé une de mes playlist Deezer "Sweety" en pensant à toi. Il y'a un an, j'étais folle de toi, et loin d'imaginer que tu étais sur le point de me jetter après m'avoir salie. Il y'a un an, j'écoutais Nuits Sauvage en me disant que tu imitais super bien la voix du chanteur. Il y'a un an, je pensais que tu oublierai Romane pour construire quelque chose avec moi. Il y'a un an, j'ai eu tort. Il y'a un an, tu as choisi Mélanie. Il y'a un an, tu étais mon adrénaline. Il y'a un an, j'écrivais un arcticle sur toi. Il y'a un an, tu regardais "Le bruit des glaçons". Il y'a un an, j'ai cru que tu étais la bonne personne pour partager mon insouciance. Il y'a un an, tu as fait voler ma vie en éclats.
J'ai toujours une pensée pour toi, Lucas. Et malgré tout,
Bref. J'ai eu un coup de foudre.
Il s'appelle Pierre. Il est grand. Il est beaucoup trop bien gaulé. Il a un sourire à tomber par terre. Il est adorable. Il a la même cicatrice qu'Harry Potter. Il s'habille super bien. Il a trop de sex appeal. Il ne fume pas. Il m'a envoyé un message hier. Il n'a pas répondu à mes messages aujourd'hui. Il me fait péter un plomb.
C'est le genre de choses qui ne m'arrivent jamais. Je ne flashe pas direct, pas comme ça.
Je veux qu'il me texte. Je veux qu'il me prenne dans ses bras. Je veux qu'il se déplace pour me voir. Je veux qu'il soit fan de moi. Je veux qu'il pense à moi. Je veux qu'il parle de moi. Je veux qu'il m'embrasse. Je veux re-planer avec lui. Je veux qu'on soit ensemble. Je veux qu'il s'attache à moi.
Je ne me reconnais pas. C'est fou. Ce garçon, au fond, je le connais à peine. On a échangé quelques baisers, on a dormi ensemble. On a juste fait semblant durant une journée. Juste profité d'un moment ephémère. Mais je ne sais pas. Il y'a quelque chose en lui qui m'a profondément touchée. Dans mon cerveau, ça a fait "tilt". C'est lui. C'est mon idéal masculin. C'est le mec avec lequel j'ai envie de sortir (moi voulant sortir avec quelqun, où va le monde ?). Revoilà l'angoisse, la passion, la douleur. Un grand foutoir qui occuppe tout mon corps. Je sais que je n'atteindrais jamais mon but, ça fait bien longtemps que j'ai compris que je tombais perpétuellement à côté, mais la douce frustration que je ressens quand j'y pense m'aide à me sentir vivante.
"La seule vie qui soit passionante est la vie imaginaire"
"Bon, Auriane, je suis désolée, j'ai plein de devoirs pour la semaine prochaine, je dois te laisser..." Tu n'as donc pas compris que j'avais besoin de toi ?
Qui est-ce que j'ai envie d'être ? Je n'en ai aucune idée. Je crois que j'aimerai juste vivre ma vie, tranquillement, sans sentir perpétuellement le mépris des autres. Je crois que je voudrais décoller l'étiquette de "salope" qui trône sur mon front. Les gens se noyent dans l'hypocrisie. Ils sont tous comme moi, au fond. Ils couchent tous à droite à gauche, ils sont tous aussi peu respectables. En réalité, une traînée, c'est une fille qui agit comme un garçon. Parce qu'eux, ils ont la possibilité de vivre leur vie comme ils l'entendent, de faire ce qu'ils veulent avec leur cul. Un garçon qui qui couche avec toutes les nanas suscite de l'admiration de la part de ses congènères, et du mépris de la part des idiotes (les gens ne peuvent pas admettre que les relations entre personnes conscentantes ne les regardent pas). Une fille qui fait de même apparaît uniquement comme étant hautement méprisable. Comme étant une fille facile. Comme étant un objet. En quoi avoir une queue offre t'elle la possibilité d'être plus respecté qu'une fille en société ? Sexisme primaire. Cautionné par tous.
Alors, si c'est comme ça que l'on appelle aujourd'hui une fille libre, à l'aise avec son corps et avec les autres, je le revendique : je suis une catin.
Slut. Fucking slut.
Comme à mon habitude, j'ai mis les pieds dans le plat.
Encore une fois, je donne une bonne raison à une fille de me mépriser et de me haïr. Je fais, une fois de plus, une gaffe monumentale. J'ai couché avec Brieuc, jusque là, tout va bien. Sauf que Brieuc a, vraisemblablement une relation avec Adeline. Adeline qui veut maintenant m'arracher les yeux. Je ne pouvais pas deviner leur bordel moi, j'étais pas au courant.
J'ai l'impression qu'on s'acharne contre moi, c'est fou. Je crois que je suis trop libre, c'est sûrement le souçi que les gens rencontrent. Tout ces gens ne me connaissent pas. Ils ne savent pas que j'ai vécu l'enfer. Je ne leur en veut pas, je sais qu'au fond, je suis bien plus forte qu'eux.
Clément a 16 ou 17 ans, il fait du bmx, il a les cheveux chataîn foncés. C'est tout ce que je sais de lui.
Enfin, non. Il y'a autre chose. Hier ou aujourd'hui, Clément est mort.
Lettre à un inconnu.
Clément, t'étais sûrement un mec très bien, du genre qui a des tonnes d'amis, une vie géniale, et une copine que tout le monde rêve d'avoir et un paquet de fric. Tout ce que je peux te dire, objectivement, c'est que t'es plutôt beau, et que tu t'habilles plutôt bien. On s'est sûrement déjà croisées, toi et moi, parce qu'on fréquentait les mêmes personnes, mais je t'avoue que jusqu'à présent, tu ne m'avais pas marquée outre mesure.Ton visage m'a parru étrangement familier. C'est stupide, mais apprendre ton décès m'a fait un vide bizarre. Après tout, on a aucun lien, toi et moi. Alors, je te souhaite une chouette vie après la mort, je suppose que tu le mérites. Rest in peace mec. Désolée que tu aies eu un accident, que tu aies passé toute ta vie en cours alors que ça t'es finalement inutile. Je me rends compte que ce qui nous tient en vie est fragile, que la jeunesse n'est pas imortelle. Je suis presque sûre que tu tenais plus à la vie que moi, et que j'aurai mieux fait de crever à ta place, puisque je passe mon temps à m'autodétruire, alors que tu étais sûrement un gars plutôt sain. Alors, je m'excuse d'avoir brûlé ma vie, pour toi, je vais arrêter de me faire du mal. Par respect pour la chance que tu n'as pas eu et que j'ai encore. Je vivrais pour toi, même si on ne se connaît pas, même si c'est irrationel. Je ferai de mon mieux pour mériter ma place sur terre, pour que tu vives encore un peu à travers ceux qui t'aimaient, et un peu à travers moi. Mes condoléances à tes parents, à ta famille, à tes amis. Et, j'espère que tu es bien là où tu es.
Je ne suis pas le genre de filles qu'on garde.
Tu es une idiote. Tu mérites de te noyer dans ta souffrance. Tu piétines toujours les autre pour atteindre ton idéal, mais tu ne mérite pas cet idéal. Tu sais, on récolte ce que l'on sème, et tu sèmes le mensonge, la manipulation, l'indifférence. Alors ne te plains pas. Le bonheur te fuis parce que tu passe ton temps à détruire les autres. Pauvre poupée, ce garçon ne t'aime pas. Mais que fais tu des autres garçons ? Ceux qui t'aimaient et seraient morts pour tes yeux ? Tu t'en fous. Alors séche tes larmes et assume ta manière d'être. Si tu brises des coeurs, ne croit pas que le tien restera à l'abris. Si tu mens, ne t'attend pas à de la sincérité. Regarde la vérité en face : tu es ue égoïste, une catin. Tu cours après quelque chose, sans jamais réussir à l'atteindre. Quand tu as ce que tu veux, tu t'en désintérèsse. Poupée de glace. Etrenelle insatisfaite. Tu cherches à combler le gouffre qui te tient lieu de coeur. Ton âme est appée par ta folie. Si tu vis dans la souffrance, c'est parce que tu rejettes ce qu'il y'a de bon chez les autres. Obnibulée par la douleur. Camée aux désillusions. Tu ne veux pas qu'on t'aime, mais qu'on t'idolâtre. Regarde toi dans une glace, ce que l'on voit de toi est une façade. Tes blessurent ne cicatrisent pas, elles ne cicatriseront jamais. Au contraire, elles se gangrainent, elles saignent encore et toujours. Ta fraîcheur apparente ne fait que dissimuler ton cahos intérieur, pétasse.